Le bassiste de Joy Division et New Order raconte l’histoire de « L’Haçienda » dans un livre.

Le bassiste de Joy Division et New Order raconte l’histoire de « L’Haçienda » dans un livre.

Dans son dernier livre, Peter Hook, raconte la naissance et la mort du célèbre club de Manchester, né des cendres de Joy Division. Passionnant.

Quand Ian Curtis, le chanteur de Joy Division, met fin à ses jours en 1980, les survivants ainsi que leur label Factory Records, décident de monter un autre projet : New Order. Avec l’argent généré par le succès de feu Joy Division d’une part et de New Order d’autre part, Peter Hook et ses acolytes décident de rendre à Manchester ce que Manchester leur a donné, par la création d’un lieu culturel basé au coeur de la cité mancunienne et dédié à la musique électronique, en pleine ébullition à l’époque. Ce lieu, ce sera L’Haçienda. Un club qui prendra ses quartiers dans un ancien hangar pour bateaux, situé au 11-13, Whitworth Street, à Manchester.

L’Haçienda sera ouvert à tout le monde. Sans distinction de classe aucune. Peter Hook raconte les soirées mensuelles gratuites, au cours desquelles la nourriture et la boisson sont offertes à tout le monde. Le souci premier est de n’exclure personne du club, pas même le clochard du coin de la rue. La volonté de Hook et des ses « co-gérants » (si on peut les appeler ainsi) est vraiment de faire de ce nouveau club, un lieu libre, ouvert et différent de ce qui pouvait exister ailleurs à l’époque, comme à Londres, par exemple. L’Haçienda, c’est en fait une utopie, une expérimentation à durée indéterminée aux allures de temple des musiques électroniques.

Malgré la gestion calamiteuse du lieu (de l’argent qui disparaît, des factures non payées, de l’alcool qui s’évapore on ne sait où, des vols, des problèmes récurrents de sécurité), toutes les classes sociales se pressent aux portes du club, soit pour assister aux performances des DJ qui passent, soit pour y travailler et se faire un peu d’argent. On y croise dans les cuisines, le jeune Laurent Garnier à la plonge ( avant qu’il ne s’y produise lui-même quelques années plus tard) ou encore les frères Gallagher (futur Oasis) au ménage.

L’Haçienda fera rayonner Manchester et laissera une trace indélibile à l’international, à travers ses soirées mythiques, mais surtout par la musique qui va naître de cette période. Une musique qui n’aura pas peur de mélanger rock et musiques électroniques. C’est ce qu’on appellera le courant « Madchester », dont de nombreux artistes se réclameront plus tard. Un courant né d’un savant mélange de rock’n’roll, de sueur, d’Acid House et d’ecstasy.

Le sous-titre du livre (« La meilleure façon de couler un club ») ne laisse pas beaucoup de doute quant au destin de L’Haçienda. Si l’établissement est de toute façon voué à sombrer, le décès lié à la prise de drogue d’une jeune fille en 1997, met un coup d’arrêt définitif aux soirées dopées à l’ecstasy, dont le club deviendra une véritable plaque tournante. Une fin tragique qui ne doit cependant pas faire oublier l’apport culturel et musical du lieu.

Toute cette histoire est racontée dans ce livre sans langue de bois, avec tout le recul et l’humour de Peter Hook, vieux briscard de la musique mancunienne et jamais avare d’anecdotes savoureuses. Un livre passionnant qui offre une plongée dans tout un pan de l’histoire de la musique anglo-saxonne.

« L’Haçienda : La meilleure façon de couler un club », aux éditions Le Mot et le reste, Collection Attitudes, 2012. (Références pour aller le commander à la librairie L’embarcadère de Saint-Nazaire).

 

Pour aller plus loin :

• « Sur les traces de la scène musicale mythique de Manchester », FIP radio, décembre 2017

« Les clubs mythiques (1/7): l’Haçienda, house et ecsta », Les Inrockuptibles, juillet 2011

• PETER HOOK PAR JULIEN BOURGEOIS : « LE TYPE PENSAIT QUE C’ÉTAIT UN TOURISTE… », Magic, Décembre 2017

 

hacienda-le-curieux-nazairien

 

 

Partagez sur

Auteur

Le Curieux Nazairien est un blog made in Saint-Nazaire dont le sujet central est la musique. Greetings !

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *